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“Conditionnement canette” : un procès pour diffamation en cours

Ecrit par 20 juin 2025juin 23rd, 2025Actualités

Je m’appelle Julia Téchené et depuis plusieurs années, je m’engage publiquement pour une éducation canine respectueuse, fondée sur les sciences du comportement, l’éthique et la bienveillance. Mon travail repose sur des recherches scientifiques rigoureuses, des collaborations professionnelles solides, et l’écoute constante des familles humaines et canines avec lesquelles nous collaborons avec Juliette.

Julia Téchené

Aujourd’hui, mon engagement me conduit devant la justice.

🔍 De quoi s’agit-il ?

En janvier 2025, ma page professionnelle Danse avec ton chien a partagé sur Facebook un post destiné à interpeller et à mettre en garde sur un partenariat entre une assurance pour chien très connue et une structure d’éducation canine qui prône l’utilisation d’une méthode appelée “conditionnement canette” sur les chiens de tous les âges à partir de 2 mois et demi— des techniques que je déconseille fermement et qui sont en contradiction avec les principes éthologiques et scientifiques.

 

Ce post, rédigé sans nommer personne, visait à :

  • informer et à protéger contre des pratiques que je considère comme potentiellement dangereuses particulièrement pour les chiens mais également pour la relation entre l’humain et son chien.
  • partager certains des nombreux témoignages que j’ai reçu de particuliers et de professionnels qui ont subi, avec leur chien, les méthodes “d’éducation” avec les canettes remplies d’écroues.

Pourtant, ce post a conduit à une citation à comparaître au tribunal de Montpellier pour diffamation, déposée par un professionnel du secteur. Je suis donc convoquée, en mon nom propre et non au nom de mon entreprise, devant la justice, pour avoir dénoncé des faits, en donnant mon avis certes mais sans citer de nom.

⚖️ Pourquoi je parle aujourd’hui ?

Ce procès ne me concerne pas uniquement. Il soulève une question cruciale :

Mon objectif n’est pas de nuire, ni de diffamer. Mon seul combat est celui du respect de l’animal et des humains qui en ont la responsabilité, de la transparence, et de la diffusion de connaissances fiables et accessibles à tous.

En rendant cette affaire publique, je souhaite :

  • Sensibiliser : car beaucoup de professionnels et particuliers n’osent pas parler de peur des représailles.
  • Protéger : les chiens, les familles, et les professionnels du monde canin.
  • Ouvrir le débat : sur ce que nous jugeons acceptable ou non dans l’éducation animale.

📆 Où en est la procédure ?

La première audience a eu lieu le 22 mai 2025 au tribunal correctionnel de Montpellier.

À l’issue de cette audience, le tribunal a demandé à la partie civile de verser une consignation. Il s’agit d’une somme que le plaignant doit déposer pour que la procédure se poursuive, dans le cas où elle serait considérée ultérieurement comme infondée ou abusive.

Cette décision n’est pas une victoire, mais elle souligne que le juge prend en compte la possibilité que cette procédure puisse ne pas être justifiée.

La prochaine audience aura lieu le 3 juillet à 14h00 au tribunal correctionnel de Montpellier.

Je suis défendue par une avocate et je poursuis cette démarche avec sérieux, conviction et respect pour le droit.

🫶 Je ne suis pas seule

Je suis honorée d’avoir reçu le soutien officiel du MFEC (Mouvement Francophone des Éducateurs de Chiens de Compagnie), une association professionnelle engagée pour une éducation respectueuse et bienveillante des chiens.

Le MFEC me soutient dans cette affaire, et nous avons lancé ensemble une cagnotte solidaire pour couvrir les frais juridiques de cette procédure. Ce soutien collectif est précieux : il montre que les professionnels de terrain, les chercheurs, les éducateurs et éducatrices, les particuliers engagés refusent de laisser le silence ou la peur s’installer.

Extraits de slides de la publication Facebook et Instagram du Mardi 17 juin 2025

🫶 Comment me soutenir ?

Une cagnotte solidaire a donc été ouverte pour m’aider à couvrir les frais juridiques, car je suis poursuivie en mon nom propre, et non au nom de mon entreprise.

Dans la citation à comparaître, la partie civile me réclame :

  • 15 000 € de dommages et intérêts,
  • 6 000 € de frais d’avocat,
  • et 1 500 € supplémentaires pour publication du jugement dans la presse, en cas de condamnation.

Soit 22 500 € sans compter les 7 500 € de frais pour me défendre. 30 000 € pour avoir voulu m’exprimer sur un sujet sur lequel tellement de personnes m’alertent chaque semaine.

Contre le conditionnement canette

Vous pouvez également m’aider en partageant cet article, en parlant de l’affaire autour de vous, ou simplement en continuant à faire vivre les valeurs d’éducation bienveillante que nous défendons ensemble.

Si vous êtes vous-même victimes de cette méthode de “conditionnement canette” ou menacé/intimidé par des éducateurs utilisant ces méthodes vous pouvez me contacter par mail.

🙏 Merci

Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui me soutiennent depuis le début : les familles qui me font confiance, les professionnels engagés, les associations, mes proches, et ma communauté. Vos messages, vos témoignages et votre mobilisation me donnent la force de continuer à défendre ce en quoi je crois.

Ce procès est peut-être personnel, mais le combat qu’il soulève est collectif !

Join the discussion 3 commentaires

  • PIERRE-DEFFOBIS dit :

    Courage ! On est avec vous !
    🐾🐶👱‍♂️👩‍🦰

  • Sébastien dit :

    C’est vraiment dommage de réagir de la sorte pour les canettes !
    Les résultats sont rapides et de ce fait les propriétaires de chien ne sont pas ruinés par la prise en charge !
    Si tu passes au feu rouge et qu’il y a un radar, tu perds des plus une amende. Crois tu que tu repasseras au rouge une nouvelle fois ?
    C’est le même principe pour nos Loulou, c’est une interdiction brève (cannette) et définitive, les résultats sont simples et définitifs !

    • Bonjour, je comprends que vous cherchiez des solutions efficaces et accessibles, mais justifier la peur et la violence au nom de l’économie ou de la rapidité est précisément le problème que je dénonce.

      Comparer un chien à un feu rouge ou à un automobiliste, c’est nier une réalité fondamentale : un chien n’est pas un robot à programmer ni un citoyen à punir, c’est un être sensible, social, avec des besoins émotionnels complexes.

      La méthode de la canette repose sur un principe simple mais brutal : piéger le chien pour provoquer un comportement, puis le punir pour le faire disparaître.
      On l’éduque donc non pas à comprendre ou à coopérer, mais à craindre et à éviter. Et ce que vous appelez une “interdiction définitive”, c’est en réalité une perte de confiance, de sécurité et de lien. Les conséquences sont souvent invisibles au début, mais très lourdes sur le long terme : méfiance, inhibition, agressivité, repli, détresse émotionnelle.

      Éduquer, ce n’est pas effrayer pour contrôler, c’est guider pour comprendre. Et heureusement, il existe des approches efficaces, respectueuses, et accessibles financièrement – encore faut-il accepter l’idée que le bien-être émotionnel du chien a de la valeur.

      Ce n’est pas “dommage” d’alerter sur ces méthodes : c’est nécessaire. Parce que réparer un lien brisé par la peur coûte bien plus – émotionnellement, relationnellement, et parfois même financièrement – que de faire les choses autrement dès le départ.

Merci de laisser un petit commentaire si l'article vous a plu 🤗

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